“Connaître, c’est comprendre toute chose au mieux de nos intérêts”
~ Friedrich Nietzsche
Ainsi, par exemple, un acide gras oméga-3, qui avait une autorisation de mise sur le marché pour les patients ayant un antécédent d’infarctus du myocarde, n’est plus pris en charge par la solidarité nationale depuis le 1er mars 2015 : en d’autres termes, il n’est plus remboursé par la Sécurité sociale.
Ainsi, par exemple, jusqu’à mi-décembre 2104, les anticoagulants oraux directs (AOD) avaient été évalués comme “équivalents entre eux” puisqu’ils avaient un même niveau de Service médical rendu (SMR), jugé important, et un même niveau d’Amélioration du service médical rendu (ASMR), jugé de niveau V ou inexistant ou absence de progrès. Depuis mi-décembre, les trois AOD ont des niveaux de SMR et/ou d’ASMR différents, et ce alors qu’aucun élément nouveau majeur n’est apparu les concernant.
Qu’est-ce qui peut motiver de tels changements ? Il semble que, dans certains cas, ce n’est pas le dossier clinique de ces molécules qui a changé, mais le regard qui est porté sur ces dossiers. Cela ramène au problème de l’interprétation des données fournies par une méthode scientifique. Un avis fourni par un groupe d’experts est la résultante d’interactions complexes entre la science (ses méthodes et ses productions) telle qu’elle peut être définie à notre époque, l’interprétation des données de la science, les conséquences de cette interprétation en droit et les représentations sociales des acteurs impliqués.
La science et ses interprétations
Le modèle dominant (selon une expression de Gaston Bachelard) ou le paradigme actuel (selon une expression de Thomas Kuhn) de la science médicale est celui de la médecine fondée sur les preuves. Le dossier d’une molécule est donc évalué en fonction de la qualité de la méthode utilisée pour déterminer son effet clinique.
Ainsi, par exemple, si le dossier d’évaluation d’un traitement repose sur une étude en double aveugle contre placebo, il aura plus de poids que s’il repose sur une étude en ouvert. Si[...]
Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.
Vous êtes abonné(e)
IDENTIFIEZ-VOUS
Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS
Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales
S'inscrire